
Les Chaldéens, sont les habitants de la Chaldée, une région antique du Proche-Orient. Ce sont eux qui ont inventé, dès une époque reculée, le calendrier de sept jours, tel que nous le connaissons et l’utilisons aujourd’hui. Ils nommèrent les sept jours en s’inspirant des Dieux, des astres et des planètes. Le Soleil, la Lune, Mars, Mercure, Jupiter, Vénus et Saturne. Déjà, à cette époque, les jours étaient teintés par le dieu, l’astre ou la planète dont ils portaient le nom. Le dieu Nabu, pour la planète Mercure, représentant l’intelligence et la parole et la déesse Istar, pour la planète Vénus, représentant la volupté, en sont deux exemples.
Maintenant, nous les connaissons sous : dimanche, lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi et samedi. Et, évidemment, avec le temps et la modernité, ils ont dû s’adapter!
J’ai eu envie d’écrire cette histoire, mettant en vedette des femmes. Un texte qui superposerait le caractère respectif de chacune à celui d’un jour de la semaine. Une histoire qui mélangerait les jours et qui nous transporterait ailleurs. Comme si, soudainement, vendredi arrivait juste avant lundi. Comme si mercredi changeait de place avec samedi et que, mardi, débutait la semaine. Et pourquoi pas dimanche, à la place du jeudi?
Chaque jour de la semaine a sa couleur, sa particularité et, curieusement, nous avons presque tous la même conception d’une semaine. Alors, pour les femmes qui vont lire ces mots et pour les hommes, qui ne les comprennent pas toujours!
Le dimanche, les blues, l’ennui, le vide et l’attente. Le premier jour de la semaine qui, pourtant, donne fin au week-end. Et la solitude qui pèse, le dimanche.
Diane, mélancolique, qui, malgré une volonté de voir la vie positivement, ne peut que s’ennuyer. Elle accumule les déceptions et le temps est gris, presque toujours gris.
Le lundi, nous n’avons pas le goût de nous lever pour aller travailler ou de faire face aux tâches de la vie quotidienne. Une autre semaine qui commence, allons-nous passer au travers? Il faut du courage.
Louise, épuisée, sans vie, une femme qui en porte lourd sur ses épaules, une femme qui voit sa vie comme un fardeau qu’elle ne sera pas capable de rendre à bon port.
Le mardi, la semaine est déjà commencée et le travail accompli est satisfaisant. Nous sommes en contrôle de notre environnement et fier de soi. On regarde en avant en se disant que ce n’est pas si pire, que tout va bien. Ne lâchons pas!
Marie, est classique et responsable. Elle a toujours un sentiment de supériorité, un sentiment d’être au-dessus de ses affaires. Impeccable de sa personne, elle est aussi impeccable en amour. Le vent risque de tourner.
Le mercredi, c’est le creux de la semaine. Nous sommes tannés, on a hâte à vendredi. Il reste encore deux jours à travailler. Encore deux. Facilement découragés, nous avons l’impression que personne ne nous comprend, que ça a l’air beaucoup plus vert chez le voisin.
Mélina est comme l’enfant du milieu. Elle n’est jamais à l’avance, mais jamais en retard non plus. Elle manque d’écoute, elle passe trop souvent inaperçue. On ne remarque pas ses nouveaux cheveux ou sa nouvelle jupe. On oublie sa fête et on repassera pour les amours.
Le jeudi,
yes, jour de paye, jour de magasinage ou de cinq à sept. Un vêtement neuf, un rendez-vous chez le coiffeur, une fin de soirée intense… Tout est possible et, en plus, si nous sommes fatigués demain, ce n’est pas grave, c’est vendredi!
Judith est la fille aux surprises, excitée, toujours en talons hauts, même le matin. Elle parle de sa vie et prend un verre de trop. Elle aime raconter ses histoires de sexe avec les hommes qu’elle rencontre, et les filles aussi… Elle vit sa vie comme une perpétuelle fête!
Le vendredi, enfin, la porte barrée à 5 heures, les lumières éteintes, nous nous écrasons avec une bonne bière, un verre de vin ou une tisane. Rien faire, c’est ça “le” merveilleux. Manger des chips et niaiser, en pensant aux deux jours de congé qui s’en viennent.
Véronique la paresseuse, l’épicurienne, la jaquette et les bas de laine sont ses meilleurs amis. Elle aime passer le temps à écouter des films de répertoire et des séries polonaises sous-titrées en russe. Elle lit beaucoup et caresse son chat Flibotte. Son
chum l’a laissée pour une autre, ou… ?
Le samedi… dernier droit avant dimanche et le recommencement. Vite le ménage, l’épicerie, le jogging, le gazon, la bouffe pour ce soir, les amis qui viennent souper. Ouf, essoufflés, et il faut faire l’amour en plus. Et demain, la famille qui débarque! Et dire qu’à une époque, c’était le jour du repos!
Suzie la rassembleuse. Elle fait tout pour ne pas sentir le vide. Des partys aux voyages organisés, en passant par le bénévolat. Elle montre sa vie comme si c’était du cinéma. Toujours parfaite et disposée à en faire trop. Mais pour qui, mais pourquoi?
EXTRAIT:
On est une belle gang. Lâchez-moi pas les filles! Je suis bonne sans vous autres mais, je suis encore meilleure avec vous autres. Malgré tout ce qui arrive, j’ai besoin de vous. On est comme les sept jours de la semaine. Inséparables. Pour passer à l’autre, il faut vivre celui d’avant. Pour être ce que nous sommes, il faut vivre celui d’après... S'il en manque un, ça marche pas. Les filles, on est sept, mais on fait une. Une parmi tant d’autres, mais UNE. Pour ce que ça vaut.
-Judith, verse le champagne! Yeah! Par ce que nous sommes des femmes avant tout! Un toast mes amies! À ceux qui nous aiment, à ceux qui pensent qui nous aiment, pis les autres…..Qu'y mangent d’la marde!