Art Manu

Mémoires d’un adopté

Roman autobiographique

Écriture en cours...

Il n'y a pas grand chose à dire ici car je vais tout dire dans les pages qui vont suivre. Tout ce dont je me rappelle, tout ce dont je ne veux pas me rappeler. Je ne ferai pas plaisir à personne, peut-être à moi, qui sait? Je ne sais pas non plus où ça va me mener. Au précipice ou à la cime, à l'ombre ou au soleil, au frais ou à la chaleur mais ce que je sais avec certitude... comme dirait Oprah Winfrey: What I know for sure... c'est que je n'en peux plus

Le désir de comprendre, de savoir pourquoi. Les souvenirs empilés dans les quatre coins de ma mémoire...

Le temps qui a passé sans trop s'en apercevoir et je me retrouve là, aujourd'hui à recoller les morceaux de

ma vie en pièce cachées.

 

Extrait

1 

Dans le ventre

Ça, a dû commencer là. Ça, a commencé là. Comment peut-il en être autrement? Un enfant conçu de peur sur la banquette arrière d'une voiture usagée, ça donne ce que ça donne. Ça paraît pessimiste dit comme ça, mais c'est ça, malgré tout. J'ai senti le malaise dès mes premières minutes de vie. Ça s'est imprégné dans mes cellules en même temps que tout le reste. Mon bagage génétique comprend une interdiction de vivre, comme un prix à payer qui sera cher, très cher, à ne pas en avoir les moyens. Du plus lointain de mes souvenirs j'ai toujours ressenti un malaise, un malêtre en moi. Une peur d'exister. Une place que je n'avais pas le droit de prendre. Aujourd'hui je fais de la peinture. Je couche sur des toiles des couleurs que je ne distingue pas toutes. Est-ce rouge, est-ce orange foncé, est-ce simplement brun? Je ne sais pas. J'y vais avec l'instinct et la logique acquise par la connaissance. Bleu et jaune donnent du vert comme deux et deux donnent toujours quatre. Je sais ça. Mais tout dépendant de la quantité de jaune ou de bleu, le vert sera plus clair ou plus foncé, plus jaune ou plus bleu, c'est là que  tout prend son sens, sa beauté. 

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